Histoire du Centre
Contexte général
La Région du Centre est un concept qui a été créé en 1832 afin de lier douze communes, à savoir Anderlues, Binche, Braine-Le-Comte, Chapelle-Lez-Herlaimont, Ecaussinnes, Estinnes, La Louvière, Le Roeulx, Manage, Morlanwelz, Seneffe et Soignies.
Ces communes sont réparties sur un territoire situé entre les bassins charbonniers du Borinage (Mons) et du Pays Noir (Charleroi), d’où l’appellation se référant à une Région au « centre » de ces deux pôles.
Née de la révolution industrielle, la Région du Centre a été frappée, après un essor économique extraordinaire, par la disparition des charbonnages et la fermeture de nombreuses entreprises.
Si elle est bel et bien polarisée sur La Louvière, elle est toutefois partagée entre deux arrondissements administratifs (Soignies-La Louvière et Charleroi-Thuin). Forte de ces 275.000 habitants, elle est toujours à la recherche d’une identité propre que différentes initiatives tentent de définir.
Elle présente actuellement le visage d’une Région résolument tournée vers l’avenir et s’efforce de trouver un nouvel essor en dynamisant des parcs industriels performants et en développant des pôles porteurs tels que le tourisme, la culture, etc.
Quelques mots d’histoire…
La Région du Centre en tant que telle n’a pas une appartenance historique qui lui donne une existence remontant à assez loin dans le temps. Elle a toujours fait partie de la Province de Hainaut anciennement Région ou Comté de Hainaut – Picardie, telle qu’on la retrouve au Moyen-Age déjà.
La création du concept de « Région du Centre » est attribuée à l’Administration des Mines qui, vers le milieu du 19ème siècle, liait ainsi 66 communes (64.000 hectares) réparties entre les bassins charbonniers du « Couchant de Mons » (à l’Ouest) et du Pays Noir (à l’Est). D’où l’appellation se référant à la zone au « centre » de ces deux pôles. La Région du Centre avant la fusion des communes, en 1977, s’étendait du Nord au Sud, de Hennuyères à Vellereille-lez-Brayeux et de l’Ouest à l’Est, de Casteau à Pont-à-Celles, ainsi que la délimitait de manière conventionnelle la Chambre de Commerce et d’Industrie du centre dans son livre publié en 1930.
Depuis la création de la Belgique en 1830, la Région a connu des hauts et des bas économiquement, avec un sommet atteint à la fin du 19ème siècle, lorsque les charbonnages puis la sidérurgie en ont fait un lieu prospère et dominant dans le pays et en Europe. Région accueillante et ouverte vers l’extérieur, elle a connu d’importantes vagues d’immigration successives, amenant des travailleurs d’autres pays. C’est ainsi qu’arrivèrent des travailleurs d’Italie, puis plus tard, une autre vague moins dense compléta nos industries de travailleurs de l’Est en provenance de Pologne.
La Communauté polonaise dans le Centre est une des composantes de la région depuis 1911, date à laquelle la Société des Charbonnages de Mariemont-Bascoup renonça à ramener des Chinois que Warocqué avait remarqués lors de son voyage en Chine. Il opta pour les Polonais qui avaient une expérience dans les charbonnages de Silésie et qui arriveraient plus vite. A partir de 1922, des arrivages massifs successifs de Pologne puis en 1945 et 1947 d’Allemagne (les libérés des camps) complétèrent cette première présence en 1911.
Après cette vague d’immigration, suivirent des travailleurs de Turquie et du Maghreb (Maroc et Algérie principalement) et quelques Africains (Congo, Rwanda,…). Ces intégrations ont progressivement conduit à cette population multiculturelle qui enrichit notre paysage.
La fermeture successive des charbonnages sonnera le glas de cette prospérité. La seconde moitié du 20ème siècle verra disparaître des pans entiers de l’industrie traditionnelle (industrie verrière, ferroviaire, textile, sidérurgique…)
Les fractures que constituèrent les deux guerres mondiales ont vu s’y développer des foyers actifs de résistance dont les nombreux monuments témoignent encore.